Questionnaire pour les élections européennes 2024 – EcoHumans

Candidats aux élections européennes, comment vous positionnez-vous sur les grandes questions d’écologie? Répondez à notre sondage avant le 6 juin.

Comment voyez-vous votre légitimité par rapport aux grands enjeux écologiques et de défense de l’environnement ?

Les citoyens et citoyennes nous font confiance en général, donc pour ces enjeux-là aussi

Nous avons été les premiers et/ou sommes aujourd’hui les seuls à mettre ces enjeux avant tous les autres, donc nous sommes les seuls légitimes pour en parler

Nous privilégions les outils de démocratie participative comme les conventions citoyennes et prévoyons de les généraliser pour sonder le ressenti de la population par rapport à ces enjeux

Nous nous basons sur le consensus scientifique pour le diagnostic des problèmes et sur les préconisations d’experts indépendants pour orienter le choix des solutions à mettre en œuvre

Comment prévoyez-vous d’influencer l’action publique au niveau européen par rapport à ces enjeux ?

En apportant notre soutien à l’action citoyenne individuelle et aux actions de la société civile

En apportant notre soutien à l’action militante, incluant les manifestations traditionnelles, mais aussi les actions de désobéissance civile et de blocage, sans aller jusqu’à la violence

En apportant notre soutien à tous les types d’actions militantes, sans s’interdire le sabotage et la confrontation directe avec les forces de l’ordre, qui sont légitimes compte tenu de l’importance de ces enjeux

En intentant (ou en nous associant à) des actions juridiques à tous les niveaux pertinents (depuis les juridictions locales jusqu’à la CEDH) contre les acteurs qui vont à l’encontre de ce que nous défendons

En négociant des compromis politiques avec toutes les parties intéressées, à tous les niveaux

Quelles est votre position d’ensemble sur les solutions à adopter par rapport à l’atténuation (mitigation) du réchauffement climatique ?

Rien ne sera possible sans un changement global et radical de modèle économique, pour aller vers la sobriété (eco-sufficiency) et à terme la décroissance, en imposant unilatéralement, au besoin, des restrictions s’appliquant à tous

Il faut aller vers la décarbonation de l’économie en mettant en œuvre sans a priori toutes les solutions techniques allant dans ce sens, sans pénaliser les consommateurs et sans remettre en question un modèle économique existant qui est de toute façon impossible à changer au niveau mondial

La décarbonation de l’économie est la priorité, mais doit aller de pair avec un infléchissement concerté et progressif de l’économie par le moyen d’outils classiques compatibles avec l’économie de marché globalisée (e.g. crédits d’émissions, taxe carbone, écotaxes,)

La décarbonation par tous les moyens, y compris les moyens techniques, les outils économiques incitatifs et non-coercitifs, en misant à terme sur une évolution générale des habitudes individuelles et des normes sociales allant dans le sens de la sobriété

Il faut évaluer toutes les solutions, y-compris la géo-ingénierie, sans s’imposer par avance de ligne rouge sur leur utilisation

Quelle est votre position par rapport à l’adaptation au réchauffement climatique ?

La priorité absolue doit être donnée à l’atténuation, l’adaptation est une manœuvre des lobbies industriels pour éviter de faire face à l’urgence de l’atténuation

L’adaptation est tout aussi fondamentale et urgente que l’atténuation, et peut être mise en œuvre plus simplement et plus facilement de manière décentralisée puisque les bénéfices se retrouvent directement chez les acteurs qui investissent, contrairement à ce qui est le cas pour l’atténuation

L’adaptation doit se faire par l’utilisation massive d’incitations économiques et réglementaires, à tous les niveaux et dans tous les secteurs

Quelle est votre position par rapport au « Pacte Vert pour l’Europe » ?

C’est une « usine à gaz » bureaucratique qui met en danger la place de l’Europe dans la compétition internationale

Ce pacte marque la prise de conscience de l’importance des enjeux climatiques au niveau européen, mais il peut générer de nombreux effets indésirables qui vont à l’encontre du but poursuivi. La concertation et le respect de la subsidiarité seront nécessaires pour aller dans ce sens en évitant un risque de retour de flamme

Ce pacte va entrainer la destruction des fleurons de l’industrie européenne (l’automobile thermique, l’aéronautique, etc. ) et des emplois stables correspondants, que les nouvelles activités « vertes » ne peuvent pas remplacer du jour au lendemain

Quelle est votre position par rapport à la stratégie agricole (« de la ferme à la fourchette ») du Pacte Vert pour l’Europe ?

Les récents mouvements d’agriculteurs dans plusieurs pays européens, dont la France, ont suffisamment montré que cette stratégie est inacceptable

Elle met en danger la capacité de l’Europe à assurer sa souveraineté et son autosuffisance alimentaire, et a fortiori à exporter vers des pays qui ne produisent pas suffisamment pour eux-mêmes

C’est un pas dans la bonne direction mais elle ne va pas assez loin, il faut d’ores et déjà planifier la suppression totale des engrais chimiques et des pesticides

La diminution des surfaces agricoles pour permettre la reforestation et le ré-ensauvagement des terres correspondantes pour en faire des puits de carbone et des réserves de biodiversité est un objectif souhaitable à long terme, mais qu’il ne sera pas possible d’atteindre sans une diminution massive de la consommation de viande et le recours intensif à l’innovation scientifique et technologique au travers de l’ensemble du secteur agro-alimentaire

Quelle est votre position par rapport à l’évolution du secteur de l’énergie ?

La priorité doit être mise sur l’indépendance et la sécurité énergétiques au niveau national, pour permettre la satisfaction des besoins de tous, et faire face à toutes les situations et aux nouveaux besoins, en mobilisant toutes les ressources disponibles, sans restriction

La priorité absolue doit être mise sur les nouvelles énergies renouvelables (solaire et éolien) en mettant hors-circuit toute la production nucléaire et fossile et en misant sur la sobriété, les restrictions d’usage et, à terme, la décroissance pour adapter la demande à cette nouvelle offre

La priorité absolue doit être mise sur la génération d’électricité zéro-carbone pour supporter la décarbonation générale de l’économie au travers de tous les secteurs. Ceci est impossible sans une production de base pilotable que seul le nucléaire peut offrir aujourd’hui. Aucun pays européen ne devrait décommissionner des centrales nucléaires en état de fonctionnement, et ceux qui en ont décommissionné récemment devraient tout faire pour les remettre en service.

Quelle est votre position par rapport à l’utilisation potentielle des Nouvelles Techniques Génomiques (NGT/CRISPR-CAS)?

Il y a quelque-chose de terrifiant dans le fait que l’espèce humaine se prenne ainsi pour Dieu

Les mêmes restrictions que celles imposées aux OGM doivent s’appliquer dès maintenant. L’idée que l’on peut s’adapter au changement climatique ainsi relève du techno-solutionnisme. Seules les solutions naturelles sont fiables et sans risques

Les NGT font partie du répertoire d’outils techniques à mettre en œuvre pour l’adaptation au changement climatique et ont par exemple un potentiel important pour offrir de nouvelles variétés de plantes résistantes à la chaleur et à la sécheresse. Elles doivent être une priorité de recherche mais ne doivent être utilisées que prudemment, et en se contentant a priori d’optimiser et d’accélérer ce que permettaient déjà les techniques classiques de croisement et d’amélioration sélective, et toujours en prenant en compte les incidences croisées sur les écosystèmes.

Les NGT doivent être étudiées à fond pour toutes leurs applications possibles, et utilisées dès maintenant sans restriction compte tenu de leur immense potentiel, en particulier pour le forçage génétique, l’élimination d’espèces nuisibles, l’amélioration de la résistance aux parasites et aux virus, la création d’espèces végétales servant de puits de carbone, ou d’espèces animales émettant moins de gaz à effets de serre

Où placez vous les priorités par rapport aux enjeux de mobilité ? Sur un sujet emblématique dans ce domaine, êtes-vous favorable au projet Lyon-Turin en tant que maillon d’une infrastructure européenne de ferroutage ?

La priorité ne peut être que vers la sobriété, qui ne peut s’atteindre que par une limitation drastique de la mobilité des personnes et des échanges de marchandises. Lyon-Turin se situe dans une perspective de croissance des échanges, que nous récusons. C’est un énorme projet et le chantier aura des impacts négatifs localement

La décarbonation du secteur de la mobilité est le seul impératif incontournable, qui doit déterminer les priorités entre les modes de transport. L’aviation et le fret routier ont les impacts les plus importants et sont les plus difficiles à décarboner, et doivent être l’objet des incitations négatives les plus fortes par les outils de type taxe carbone ou équivalents. La mobilité électrique doit au contraire être encouragée, et le rail doit avoir la priorité sur la route et l’avion. Lyon-Turin est un projet indispensable pour la décarbonation du fret à l’échelle européenne et la réduction de la pollution dans les vallées alpines. Les tunnels de base déjà réalisés en Suisse ont démontré que ce type de solution permet d’atteindre cet objectif.

La mobilité et les échanges sont à la base de la prospérité économique et ne doivent pas être limités arbitrairement. Mais Lyon-Turin est un « éléphant blanc » beaucoup trop coûteux qui doit être abandonné au profit d’une simple adaptation des tunnels (routier et ferroviaire) existants à l’évolution de la demande

10.

Quelle est votre position par rapport l’enjeu globalisation vs. « relocalisation » de l’économie ?

La relocalisation est indispensable à la souveraineté économique. Nous sommes favorables à une relocalisation massive, qui serait rendue obligatoire par des mesures de limitation planifiée des échanges.

La relocalisation internalise les externalités environnementales dont les pays développés se sont débarrassés en délocalisant leur production, c’est un enjeu de justice internationale. Une économie équitablement sobre ne peut être que locale. Nous sommes favorables à une relocalisation massive, qui serait rendue obligatoire par des mesures de limitation planifiée des échanges.

Les outils de taxation carbone aux frontières de l’Union favorisent la production locale tout en maintenant une concurrence qui améliore l’efficacité de l’ensemble de l’économie mondiale : les producteurs lointains doivent ainsi décarboner et rendre soutenable, écologiquement et socialement, leur production , et les producteurs locaux doivent rester compétitifs.

La mondialisation a bénéficié massivement aux producteurs des pays en développement, et a permis de faire passer de 50%à moins de 10% le taux d’extrême pauvreté à l’échelle de la planète. La relocalisation est l’habillage « new look » d’une politique protectionniste dont les pauvres des pays en développement seraient les principales victimes, au profit des travailleurs des pays riches, qui sont très favorisés par rapport à eux.

Nom

Cookie	Durée	Description
cookielawinfo-checkbox-analytics	11 months	This cookie is set by GDPR Cookie Consent plugin. The cookie is used to store the user consent for the cookies in the category "Analytics".
cookielawinfo-checkbox-functional	11 months	The cookie is set by GDPR cookie consent to record the user consent for the cookies in the category "Functional".
cookielawinfo-checkbox-necessary	11 months	This cookie is set by GDPR Cookie Consent plugin. The cookies is used to store the user consent for the cookies in the category "Necessary".
cookielawinfo-checkbox-others	11 months	This cookie is set by GDPR Cookie Consent plugin. The cookie is used to store the user consent for the cookies in the category "Other.
cookielawinfo-checkbox-performance	11 months	This cookie is set by GDPR Cookie Consent plugin. The cookie is used to store the user consent for the cookies in the category "Performance".
viewed_cookie_policy	11 months	The cookie is set by the GDPR Cookie Consent plugin and is used to store whether or not user has consented to the use of cookies. It does not store any personal data.